Les goinfres
Par Jean Urroz, mercredi 11 avril 2007 à 09:15 - General - #25 - rss
Libération : mercredi 11 avril 2007
"Forgeard : un départ d'EADS à 8,4 millions. Un document officiel révèle l'indemnisation de l'ancien patron du groupe.
Un chèque de 8,4 millions d'euros. Voilà la somme avec laquelle Noël Forgeard, le coprésident d'EADS, a finalement accepté de prendre la porte l'an dernier. C'est l'une des grandes joies de la préparation des assemblées générales d'actionnaires du printemps : les petits arrangements de salaires, stock-options et autre bonus réservés aux patrons finissent par sortir à la lumière du jour.
"Forgeard : un départ d'EADS à 8,4 millions. Un document officiel révèle l'indemnisation de l'ancien patron du groupe.
Un chèque de 8,4 millions d'euros. Voilà la somme avec laquelle Noël Forgeard, le coprésident d'EADS, a finalement accepté de prendre la porte l'an dernier. C'est l'une des grandes joies de la préparation des assemblées générales d'actionnaires du printemps : les petits arrangements de salaires, stock-options et autre bonus réservés aux patrons finissent par sortir à la lumière du jour.
Bonus.
«En vertu de son contrat, Noël Forgeard a eu droit à six mois de préavis, représentant une somme de 1 22 3 317 euros (salaire brut et bonus), et des indemnités de départ de 4 893 268 euros, soit deux ans de salaire brut annuel» , écrit EADS, maison mère d'Airbus, dans ce document publié avant son assemblée générale du 4 mai. Soit un premier package de 6 millions d'euros.
Mais l'addition ne s'arrête pas là . Car, en sus, Forgeard bénéficie, à partir de 2007, «d'une indemnité de non-concurrence de deux ans, qui représente un montant brut mensuel de 101 917 euros», soit 2,44 millions sur vingt-quatre mois.
A priori, tout cela était prévu dans le contrat de travail initial de monsieur Forgeard. En revanche, et c'est là que l'affaire prend une tournure plus choquante, rien n'était écrit à l'avance sur le montant des stock-options. Or, selon un porte-parole du groupe, l'ex-dirigeant d'EADS devrait pouvoir exercer , selon les performances du groupe, un maximum de 297 000 stock-options entre 2005 et 2008. Une information révélée par l'hebdomadaire Marianne dans son édition de samedi.
Plus-value.
Voilà qui la fiche mal car l'ancien patron d'Airbus (de 1998 à 2005) fait l'objet (ainsi que de nombreux cadres du groupe) d'une enquête de l'Autorité des marchés financiers, tandis que le parquet de Paris a ouvert une instruction le 20 novembre contre X, pour «délit d'initié, diffusion de fausses informations et recel sur le titre de la société». En cause : les conditions d'exercice de ses stock-options en mars 2006. A l'époque, Forgeard avait retiré une plus-value de 2,5 millions d'euros, très peu de temps avant l'annonce de nouveaux retards de l'A 380 qui provoqua un effondrement du cours de l'action. Jusqu'à présent, Forgeard a toujours clamé sa bonne foi."
Ce cas est loin d'être isolé !
Pour en savoir plus, il existe un bon complément à cet article de Libération :
"Les goinfres, enquête sur l'argent des grands patrons français", Patrick Bonazza, Flammarion, 2007
«En vertu de son contrat, Noël Forgeard a eu droit à six mois de préavis, représentant une somme de 1 22 3 317 euros (salaire brut et bonus), et des indemnités de départ de 4 893 268 euros, soit deux ans de salaire brut annuel» , écrit EADS, maison mère d'Airbus, dans ce document publié avant son assemblée générale du 4 mai. Soit un premier package de 6 millions d'euros.
Mais l'addition ne s'arrête pas là . Car, en sus, Forgeard bénéficie, à partir de 2007, «d'une indemnité de non-concurrence de deux ans, qui représente un montant brut mensuel de 101 917 euros», soit 2,44 millions sur vingt-quatre mois.
A priori, tout cela était prévu dans le contrat de travail initial de monsieur Forgeard. En revanche, et c'est là que l'affaire prend une tournure plus choquante, rien n'était écrit à l'avance sur le montant des stock-options. Or, selon un porte-parole du groupe, l'ex-dirigeant d'EADS devrait pouvoir exercer , selon les performances du groupe, un maximum de 297 000 stock-options entre 2005 et 2008. Une information révélée par l'hebdomadaire Marianne dans son édition de samedi.
Plus-value.
Voilà qui la fiche mal car l'ancien patron d'Airbus (de 1998 à 2005) fait l'objet (ainsi que de nombreux cadres du groupe) d'une enquête de l'Autorité des marchés financiers, tandis que le parquet de Paris a ouvert une instruction le 20 novembre contre X, pour «délit d'initié, diffusion de fausses informations et recel sur le titre de la société». En cause : les conditions d'exercice de ses stock-options en mars 2006. A l'époque, Forgeard avait retiré une plus-value de 2,5 millions d'euros, très peu de temps avant l'annonce de nouveaux retards de l'A 380 qui provoqua un effondrement du cours de l'action. Jusqu'à présent, Forgeard a toujours clamé sa bonne foi."
Ce cas est loin d'être isolé !
Pour en savoir plus, il existe un bon complément à cet article de Libération :
"Les goinfres, enquête sur l'argent des grands patrons français", Patrick Bonazza, Flammarion, 2007
Le livre, une sorte de Toujours plus ! sur le secteur privé, démontre que les "bonnes raisons" invoquées pour justifier les gros salaires relèvent souvent de l'escroquerie intellectuelle et que les moyens de lutter contre les abus sont pour la plupart hypocrites. Les Goinfres relève aussi de l'essai sur ce nouveau culte de l'inégalité et du cynisme du capitalisme moderne.
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