L'eau, bien commun de l'humanité à préserver
Par Jean Urroz, mercredi 21 mars 2007 à 10:48 - Ecologie - #22 - rss
Début hier à Bruxelles de Assemblée mondiale des élus et des citoyens pour l'eau (AMECE). Libération du 21/03/2007 :
"Avec plus de 500 participants (parlementaires, élus locaux, représentants d'institutions publiques et ONG), l'Assemblée s'est fixée comme objectif de faire inscrire l'accès à l'eau dans la Déclaration universelle des droits de l'homme. Bilan avec Riccardo Petrella, professeur à l'université catholique de Louvain (Belgique), auteur du Manifeste de l'eau (1998), un des initiateurs de l'AMECE.
Pourquoi une Assemblée mondiale des élus et des citoyens pour l'eau?
1,1 milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau potable. 2,6 milliards manquent d'installations sanitaires. Chaque jour, 34 000 personnes  dont 4 500 enfants  en meurent. Voilà le vrai scandale mondial de l'eau. C'est le droit à la vie qui est nié. Et notre société l'accepte comme si elle ne pouvait rien faire. Avec l'AMECE, nous proposons des mesures concrètes en faveur d'un droit à l'eau pour tous.
Comment ?
Le premier problème, c'est la marchandisation de l'eau. Le marché mondial de l'eau représente 800 milliards de dollars par an. A comparer avec celui des télécoms : 400 milliards. Cette logique marchande gagne du terrain. La Russie, par exemple, qui a d'immenses réserves d'eau, entend devenir un grand exportateur. C'est une logique désastreuse. L'eau est un bien commun universel. Deuxième problème, la privatisation des activités et des services liés à l'eau. Les entreprises privées  quelques multinationales  qui se voient déléguées à la gestion de l'eau, prétendent être de simples prestataires de services. Mais pourquoi le feraient-elles s'il n'y avait pas de profits à la clé ? L'Union européenne est particulièrement critiquable car c'est elle qui se bat avec le plus d'acharnement dans les négociations internationales pour l'ouverture des marchés hydrauliques. Enfin, on assiste à une invasion des fonds d'investissement privés internationaux spécialisés dans l'eau. Le taux de retour sur investissement est même supérieur à celui du pétrole!
Depuis la première journée mondiale de l'eau en 1993, la situation a-t-elle empiré ?
La prise de conscience commence. Et il y a des avancées. Le droit à l'eau a été inscrit dans la Constitution en Uruguay. La Bolivie est le premier pays au monde qui a un ministre exclusivement chargé de l'eau. Les Pays-Bas ont voté une loi interdisant la privatisation des services hydrauliques. Le Parlement européen a adopté à l'unanimité, en 2006, une résolution affirmant que l'eau doit être reconnue comme droit humain. Les citoyens s'engagent aussi de plus en plus. L'eau devient un objet de mobilisation politique et pas seulement environnementale. En Italie par exemple, le mouvement italien de l'eau devrait recueillir les 500 000 signatures nécessaires pour une proposition de loi d'initiative citoyenne." Liberation, 21/03/07
Ma position sur cette question :
Dans notre circonscription et en Charente, l'eau est aussi un enjeu économique et politique : pollution des nappes phréatiques par les pesticides et les déchets de toutes sortes (captages impropres à la consommation), pompage effréné dans des nappes de plus en plus profondes pour surproduire des cultures subventionnées (maïs), destruction des rivières (Charente) par des barrages destinés à l'irrigation, contrats douteux avec certaines multinationales de l'eau, tout celà sur fond de réchauffement climatique.
Sans contrôle citoyen - et des élus réellement indépendants des lobbies pour voter les lois qui s'imposent et les faire appliquer - ce bien commun de l'humanité qu'est l'eau, risque de devenir encore plus rare et plus cher - rationné ? -, ici en Charente, dans les très prochaines années.
Electeurs, c'est vous qui choisissez !
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